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Quand les critiques brisent une passion

Quand la passion devient un poids…

Paul, 25 ans, a toujours rêvé de devenir éducateur de football. Lui-même ancien joueur amateur, il a grandi avec des crampons aux pieds et des étoiles plein les yeux. Après avoir décroché son premier diplôme d’éducateur, il s’est vu confier une équipe U11 dans un club local. Enthousiaste et motivé, il imaginait transmettre son amour du jeu, enseigner le respect et la camaraderie à ses jeunes joueurs. Mais ce qui devait être un rêve s’est peu à peu transformé en cauchemar.

Dès les premières semaines, Paul a ressenti la pression. Les parents, d’abord bienveillants, ont vite commencé à lui faire des remarques : "Pourquoi mon fils ne joue pas en attaque ?", "Il ne progresse pas assez", "Vous ne leur apprenez pas les bonnes choses". Chaque samedi, les gradins étaient pleins de murmures. Les regards insistants et les remarques désobligeantes venaient s’ajouter aux discussions après les matchs, où les résultats semblaient peser bien plus que l’épanouissement des enfants.


Les critiques incessantes, un coup dur pour la confiance en soi

Ce n’était pas seulement des commentaires isolés. Certains parents n’hésitaient pas à le remettre en question publiquement, devant l’équipe ou les autres adultes du club. Paul, pourtant sûr de sa méthode et de son approche éducative, a commencé à douter. Était-il trop jeune pour ce rôle ? Trop inexpérimenté ? Était-ce lui le problème ?

Chaque séance d’entraînement devenait un moment d’angoisse. Il craignait le moindre regard, guettait les signes de désapprobation. Sa passion, celle qui l’avait porté jusqu’ici, s’effaçait peu à peu derrière un sentiment d’échec constant. Il avait le sentiment de ne jamais être à la hauteur, quoi qu’il fasse.

Un jour, après un match particulièrement tendu, où son équipe avait perdu 3-0, un parent lui a lancé : "Peut-être que ce job n’est pas fait pour vous." Cette phrase, anodine pour celui qui l’a prononcée, a résonné dans l’esprit de Paul comme un écho de tous ses doutes.


Quand la perte de confiance déborde sur la vie personnelle

La situation a fini par dépasser le cadre du terrain. Paul, d’ordinaire souriant et plein d’énergie, s’est replié sur lui-même. Il évitait les discussions avec ses amis, esquivait les réunions familiales où on lui demandait : "Comment ça se passe au club ?" Sa confiance en lui, autrefois son atout, était en miettes.

Il se remémorait les raisons qui l’avaient poussé à devenir éducateur : l’amour du football, bien sûr, mais aussi l’envie de contribuer au développement des jeunes joueurs, de leur transmettre des valeurs importantes. Pourtant, ces raisons semblaient s’éloigner, noyées sous les critiques incessantes et le poids des attentes démesurées.

Pour la première fois, Paul a envisagé de tout arrêter. L’idée même de mettre les pieds sur un terrain lui donnait une boule au ventre.


Le football, un sport collectif… pas toujours dans la vie

L’histoire de Paul est loin d’être isolée. Dans de nombreux clubs amateurs, les éducateurs, souvent bénévoles ou débutants, sont exposés à des critiques disproportionnées. Si le football prône des valeurs de solidarité, d’entraide et de respect, ces principes semblent parfois oubliés au bord du terrain.

Les parents, pris dans l’idée que leur enfant pourrait être "le prochain Mbappé", oublient que le football, à cet âge, est avant tout une école de vie. Ils projettent leurs propres ambitions, leurs frustrations, sur de jeunes éducateurs qui, comme Paul, apprennent encore à gérer ce rôle complexe.

Paul, lui, est aujourd’hui à un carrefour. Il hésite à continuer. Mais au fond de lui, il sait que sa passion pour le football est toujours là, bien qu’ébranlée. Il rêve encore de voir ses U11 s’épanouir sur le terrain, sourire après une belle passe ou célébrer un but ensemble.


Une note d’espoir au coup de sifflet final

Paul ne le sait peut-être pas encore, mais sa détermination et son amour du jeu pourraient bien lui permettre de surmonter cette épreuve. Après tout, le football enseigne une chose essentielle : on perd parfois un match, mais on peut toujours revenir plus fort pour le prochain.

Aux parents, aux joueurs et aux clubs : n’oubliez jamais que derrière chaque éducateur, il y a une personne, avec ses doutes et ses ambitions. Soutenir, encourager et faire preuve de bienveillance, c’est aussi ça, jouer collectif.



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